Pionnier des voyages sur mesure et d'aventure, le groupe Voyageurs du Monde est également l'un des tous premiers acteurs du tourisme à avoir totalement intégré la Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) à son modèle d'entreprise. Analyse d'une transformation permanente avec Alain Capestan, co-fondateur et Directeur-Général Délégué.

Transcription de la vidéo

Parlons transformation

Stéphane Courgeon, journaliste : « Bonjour ! Bienvenue au cœur de Paris à la rencontre d’une entreprise engagée. Le groupe Voyageurs du Monde, depuis 2 ans, est le premier acteur du tourisme à proposer des voyages au bilan carbone neutre. L’entreprise, qui fait voyager 200 000 personnes par an, s’interroge en réalité depuis son origine, il y a 25 ans sur l’impact de ses actions sur l’environnement écologique mais aussi social. C’est une philosophie générale qui a guidé les dirigeants depuis le début de l’aventure et qui les a menés dans une transformation permanente.
Jean-François Rial, le PDG de Voyageurs du Monde, nous attend pour nous raconter les grandes étapes, mais aussi les implications de cet engagement RSE.
Bonjour Jean-François Rial ! »

Jean-François Rial : « Bonjour »

SC : « Merci de nous recevoir. Première question, d’abord sur la carte d’identité du groupe Voyageurs du Monde ? »

JFR : « Voyageurs du Monde c’est une entreprise qui vend des voyages, ce n’est pas anodin, ce n’est pas des vacances, c’est des voyages. On est positionné sur deux créneaux. On ne fait que deux métiers, on est très focus, très concentrés. L’un est sur le voyage en individuel et sur mesure, avec la marque Voyageurs du Monde, la marque Comptoir des Voyages et quelques autres, et, un deuxième métier qui est de vendre des voyages en trekking c’est-à-dire en aventure, en marche à pied et cetera, avec une marque dominante qui est la marque Terres d’Aventure, mais aussi avec Nomade Aventure et d’autres marques. Et on vend tous les pays de la planète. Sans exception ».

SC : « Sans exception ! »

JFR : « Sans exception, on a 1400 collaborateurs et on fait à peu près 480 millions d’euros de chiffre d’affaires ».

RSE : Une conviction ?

SC : « Est-ce que vous aviez déjà cette conviction et cette envie au départ à l’origine de l’entreprise ? »

JFR : « Alors oui ! Depuis le premier jour, avec mes associés, on a une conviction forte c’est que, on ne construit pas une entreprise avec un très haut niveau de service sans avoir une implication totale de ses collaborateurs, totale ! Il nous est apparu complètement évident que les fruits de la rentabilité de l’entreprise devait être partagés avec nos salariés. Donc, on a un système qui fait qu’on donne à peu près 1/3 de nos profits à nos salariés depuis 20 ans, et ça a quand même fourni l’année dernière une somme quand même de l’ordre d’une dizaine de millions d’euros qu’on leur a redistribués ».

SC : « C’était le premier marqueur ? »

JFR : « Voilà, c’était pour nous on est des entrepreneurs sociaux au départ. On est devenu progressivement des entrepreneurs aussi écologiques, très engagés sur l’écologie, mais ce n’était pas notre ADN. Notre ADN c’est le social. L’écologie est venue ensuite, par apprentissage, par sa voie et par conviction ».

SC : « D’accord. Au quotidien ? »

JFR : « Au quotidien ! Ah oui, on voit bien qu’on a un problème de réchauffement climatique, l’avion ça émet beaucoup de CO2, qu’est-ce qu’on fait ? On ne peut pas ne pas répondre à ça ! C’est pour ça qu’on s’est mis en place une stratégie qui a consisté à se mettre en carbone neutre ».

SC : « Comment vous le mettez en place ce carbone neutre ? »

JFR : « Alors, on le met en place, d’abord en étant des conseillés vers les solutions de transport les moins carbonés possibles, donc si on a un client qui va se promener en France, qui nous arrive, on lui propose plutôt le train que l’avion, on va également lui proposer des vols directs plutôt que des vols indirects, donc décarboner un maximum, et donc nous on préconise, bien sûr, de financer la transition, bien sûr d’économiser, mais puisqu’on ne peut pas le faire dans les 30 ans que nous demande le GIEC pour pouvoir limiter le réchauffement à deux degrés en étant un carbone neutre en 2050, et bien la seule solution qui reste c’est d’absorber le carbone résiduel. Et pour ce faire, on plante des arbres. On plante des arbres en Inde, en Indonésie, des mangroves ».

SC : « C’est de quel ordre ? »

JFR : « C’est un million et demi d’arbres par an, c’est un million et demi d’euros par an, pour équilibrer nos émissions de carbone. »

SC : « Attendez ! Quatre mille arbres par jour ? »

JFR : « Oui, exactement. Quatre mille arbres par jour. Et oui, il faut savoir ce que l’on veut dans la vie. »

Rse : Atout commercial ?

SC : « Votre responsabilité aujourd’hui, est-ce qu’elle est devenue un facteur différenciant pour le client ? »

JFR : « Le client, ce qui l’intéresse, lui d’abord, c’est la qualité de son service. Et la qualité de son service, elle a été très élevée parce que nos collaborateurs sont très impliqués. Très, très, très motivés ! Et une des raisons pour lesquelles ils sont motivés, ce n’est pas la seule, il y en a trois : la première c’est qu’ils adorent ce qu’ils font, la nature du voyage et du métier que nous faisons. La deuxième c’est qu’ils sont intéressés à la performance. Et la troisième c’est qu’ils sont fiers de nos engagements sociétaux et écologiques. Bien sûr qu'il y a des clients qui sont sensibles à nos engagements sociaux et écologiques, évidemment ! Mais je pense que ça ne servirait à rien si notre produit n’était pas bon. Et par exemple, vous voyez ça fait dix ans qu’on a des actions sur le CO2, dix ans ! Qu’on a bougé là-dessus, et ça fait que six mois que mes clients m’en parlent ».

SC : « Quand il s’agit de choisir un actionnaire de référence, qu’est-ce qui prime ? Est-ce que c’est d’avoir finalement un partenaire qui est en accord avec votre projet de développement ou ça va beaucoup loin que ça ? »

JFR : « Ah ça va beaucoup, beaucoup, beaucoup plus loin que ça. Je dirai qu’il y a deux critères clés chez nous pour pouvoir venir, pour qu’on accepte qu’un partenaire rentre, c’est d’abord qu’il respecte notre liberté. On est des indépendantistes forcenés. Et la deuxième chose, c’est qu’il partage nos valeurs à long terme. Et nos amis, là, qui sont rentrés avec nous, sont vraiment des gens, des partenaires qui sont engagés sur le long terme, qui ne sont pas là pour faire un investissement à court terme, et ça on l’a très vite senti. Ça c’est vraiment quelque chose qui nous a marqué, et puis par ailleursc’est des dirigeants bienveillants. Vous savez souvent on dit ; les financiers voient à court terme, ils imposent des résultats à court terme, et cetera,.. Il y en a qui sont comme ça. Mais il y en a d’autres qui ne sont pas du tout comme ça, qui ont en fait des regards d’entrepreneurs ».

Un Conseil ?

SC : « Un dernier conseil pour un entrepreneur qui hésiterait finalement à s’engager dans une démarche aussi responsable que celle que vous menez chez Voyageurs du Monde ? »

JFR : « Ne pas le faire. Parce que vous ne pouvez pas faire ça si vous n’êtes pas archi convaincu. Si vous le faites pour des mauvaises raisons c’est-à-dire plaire à vos actionnaires, plaire à vos clients, plaire à vos collaborateurs, mais vous ne le portez pas vous, vous serez mauvais. Donc autant s’abstenir ».

SC : « Merci Jean-François Rial ».

JFR : « Je vous en prie ! ».

SC : « Merci ».

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