Entreprise familiale depuis 1912, le Domaine Tariquet a choisi d'ouvrir son capital en 2007, dans un contexte de transmission générationnelle et d'investissement. Rémy Grassa, Directeur Général, revient sur cette « révolution culturelle » qui a sensiblement transformé l'entreprise.

Transcription de la vidéo

Parlons Transformation

Stéphane Courgeon, journaliste : « Bonjour ! Bienvenue dans une entreprise centenaire. C’est en effet ici, au cœur du Gers qu’a débuté en 1912 l’histoire du Domaine de Tariquet. Tariquet c’est le plus grand vignoble familial en France et sa destinée se perpétue aujourd’hui de génération en génération. Justement en 2007 la transmission à la cinquième génération s’accompagne d’une ouverture de capital. Une nouvelle donne qui a forcément profondément bouleversé l’entreprise sans remettre en cause son âme, son histoire et ses racines. Je vais rencontrer dans un instant Rémy Grassa qui dirige désormais l’entreprise avec son frère Armin et il va nous raconter comment il a vécu cette transformation et ses conséquences. Bonjour Rémy ».

Chez Tariquet

Rémy Grassa, Directeur Général : « Bonjour ».

SC : « Merci de nous accueillir ici, sur vos terres, dans le Gers.
De combien de bouteilles d’ailleurs partent chaque année de votre exploitation ? ».

RG : « Environ 9,5 millions de bouteilles tous les ans, de vin et de bas armagnac ».

SC : « C’est considérable neuf million et demi de bouteilles, et qui partent majoritairement en France ? »

RG : « Pour à peu près 55% des volumes c’est en France et 45% des volumes sont exportés sur une soixantaine de pays ».

SC : « Et pour l’armagnac ? Quand même, en parler ».

RG : « L’armagnac, c’est les 2/3 à l’export ».

SC : « 2/3 à l’export ! ».

RG : « Oui ».

SC : « Comment une entreprise, en 2007, peut décider d’ouvrir son capital alors que, les 95 années précédentes, elle a jalousement cultivé son indépendance ? ».

RG : « Il y a eu un virage important en 2007, du fait que, à la fois, on était sur le projet de transmission de la quatrième vers la cinquième génération, en l’occurrence vers mon frère Armin et moi-même, et en même temps nous avions un projet assez ambitieux d’investissement à la fois de modernisation et, de développement du Domaine ».

SC : « Quand on dit plan d’investissement, ça concerne quels investissements ? ».

RG : « Nous avions prévu des acquisitions de vignobles, une nouvelle chaîne de mise en bouteille et un développement de la cuverie ».

SC : « Ah oui ! Donc gros investissement, pour une somme à peu près de combien ? ».

RG : « Grosso modo une fois notre chiffre d’affaires en cinq ans. Ce qui représente un peu plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires ».

SC : « Quel a été le premier critère, pour vous, dans le choix de la famille du partenaire ? ».

RG : « Le premier critère de choix c’est le long terme. Vous savez quand on est propriétaire récoltant, on plante les vignes pour plus de 35 ans. On est sur une transmission générationnelle, on a plus de 25 ans d’armagnac en stock, et, notre ADN, par essence, il est long terme, il est durable. Donc, au moins, est-ce qu’on peut intégrer cette décision sur une vision long terme et très souvent, on s’inquiète sur une vision financière qui peut être avec des retours plus court terme, voilà. Deuxième question clé, c’est la qualité de la relation avec les interlocuteurs. Puisque rentrer dans un échange qui n’est pas fluide, n’est pas naturel ou on n’a pas plaisir de manière imagée à décrocher le téléphone, ça devient une charge complémentaire et, ces deux points nous les avons réunis avec CREDIT MUTUEL EQUITY. C’est le choix de ce partenaire-là qui a été fait sur ces bases-là ».

Transformation

SC : « Est-ce qu’il y a des transformations profondes qui ont eu lieu que vous n’imaginiez absolument pas au départ ? ».

RG : « Oui ! Principalement la manière de fonctionner la gouvernance de l’entreprise, puisque nous avons créé un comité de direction, qui n’est pas limité forcément à l’entreprise. On a fait rentrer des cadres clés de l’entreprise dans les réflexions, dans les échanges. Également, dans la manière de communiquer en famille puisque nous avions l’habitude de communiquer a posteriori. Et là, on anticipe davantage, on échange, on débat sur les idées et on formalise. Donc, on creuse les sujets de manière beaucoup plus approfondis que par le passé ».

SC : « Vous, par exemple Rémy, qu’est-ce que ça a nécessité comme changement intérieur j’allais dire, quel travail sur soi ça a nécessité ? ».

RG : « En terme de travail sur soi, ça a été de devenir communicant parce que familial, propriétaire récoltant terrien, notre réflexe s’est davantage orienté opérationnel, résultant opérationnel, mais le volet communication, anticiper, de dire ce qu’on va faire, ça c’est une révolution culturelle ».

SC : « Ce partenaire vous a amené à vous frotter finalement à des univers différents du vôtre. Quels types d’univers par exemple ? ».

RG : « Nous étions très orientés sur les métiers de la vigne et du vin, donc pas souvent l’occasion d’échanger avec d’autres opérateurs, qui peuvent être industriels, communicants, vraiment basés sur une activité de ressources humaines par exemple. Et le fait de trouver des pistes de réflexion dans d’autres métiers, c’est vraiment enrichissant en venant le combiner avec notre spécificité ».

Un Conseil ?

SC : « Quels conseils vous donneriez à une entreprise familiale comme la vôtre, ou PME par exemple, qui veut s’ouvrir à un partenaire financier extérieur ? ».

RG : « Le conseil principal c’est d’être totalement transparent sur le projet d’entreprise. Il faut avoir une adhésion totale dessus. Et le deuxième, d’avoir un feeling très positif avec les interlocuteurs, très constructif ».

SC : « Est-ce que vous feriez la même démarche, qu’il y a douze ans, aujourd’hui ? ».

RG : « Nous sommes dans une relation qui fonctionne bien, donc, si le choix est à refaire nous le referions ».

SC : « Merci beaucoup Rémy ».

RG : « Avec plaisir ! ».

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