Créé en 2005, le groupe Minafin est devenu en quelques années seulement l’une des références mondiales de la chimie fine à forte valeur ajoutée. Son PDG, Fréderic Gauchet nous explique la stratégie à l’origine de ce développement fulgurant… mais aussi pourquoi elle a dû et devra évoluer.

Quel est le métier de Minafin ?

Dès la création du groupe, nous nous sommes positionnés sur le marché de la chimie fine, une niche à forte valeur ajoutée. Notre métier consiste à développer des procédés de synthèses chimiques et de fabriquer des produits ou intermédiaires chimiques à fortes valeurs ajoutées.
Le groupe est aujourd’hui structuré autour de 7 marques :
Minakem (principes actifs pharmaceutiques) et Minasolve (bio-ingrédients pour les cosmétiques, arômes et parfums), Minagro (bio-ingrédients pour le maché agro) se positionnent sur des marchés « utilisateurs ». Pennakem (chimie verte), Pressure Chemical (polymères de niche et procédés sous haute pression), ecoXtract (procédé d’extraction à base de solvents verts) et Minascent Technologies (utilisation de réactifs complexes à base de soufre, sélénium, etc.) captent une clientèle à la recherche de savoir-faire pointus et rares.

Un développement qui s’est essentiellement construit sur une stratégie de croissance externe ?

Oui. En tout cas pendant les 10 premières années de notre activité. Construire une usine chimique est un process extrêmement long, ne serait-ce que pour des raisons réglementaires et nous avons donc fait le choix de racheter des entreprises existantes.
Toutefois, depuis 5 ans, nous privilégions la croissance organique pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’avec 6 sites industriels, nous avons atteint la taille critique permettant d’asseoir notre crédibilité sur le marché. Autre facteur important, le prix des acquisitions a explosé au cours des dernières années avec des valorisations pouvant atteindre 20 fois l’Ebitda des cibles. Trop cher pour espérer un retour sur investissement dans un délai raisonnable.
En revanche, nous avons investi dans la création de start-up à fort potentiel : Minagro, spécialisée dans la reproduction de molécules naturelles pour l’agriculture biologique et ecoXtract qui développe des procédés d’extraction à partir de solvants verts.
La crise du Coronavirus, qui va entraîner un besoin sans précédent et un renforcement de la chaîne d'approvisionnement des principes actifs pharmaceutiques, nous amènera sans doute à accroître nos capacités industrielles en chimie pharmaceutique. Et donc à envisager de nouvelles acquisitions.

Existe-il une logique géographique dans votre stratégie d’implantation ?

Ce qui guide nos choix, c’est d’abord l’acquisition de nouveaux savoir-faire et de technologies complémentaires, où qu’ils se trouvent. Notre rôle au niveau du groupe étant d’encourager et de développer des synergies entre nos marques.

Notre site lillois est ainsi mondialement reconnu pour son excellence dans la transposition industrielle des procédés de laboratoire. Nos sites de Memphis (USA) et de Leuna (Allemagne) sont, quant à eux, experts dans la conception d’intermédiaires clefs qui permettront l’élaboration de molécules complexes à destination des sciences de la vie. Notre usine de Dunkerque utilise ces deux savoir-faire pour produire en grande quantité les principes actifs de médicaments mondialement connus... dont 5% sont vendus en France.

Sur un marché de niche comme le nôtre, on ne peut rentabiliser les investissements qu’à une échelle globale. Mais là encore, les récents évènements sanitaires vont impliquer une réévaluation des stratégies d’implantation industrielle, les Etats ayant mesuré l’importance de sécuriser leurs approvisionnements, tout particulièrement en matière de médicaments.

Quel est le rôle d’investisseurs comme Crédit Mutuel Equity à vos côtés ?

Dans un secteur capital-intensif comme l’industrie chimique, rien ne peut se faire sans le soutien de partenaires financiers. Présent dans le pool d’investisseurs qui croyaient dès le départ à notre projet, Crédit Mutuel Equity a la particularité d’être toujours à nos côtés. Avec une vision patrimoniale de son investissement, cet investisseur s’inscrit dans la durée.
Un gage de visibilité nécessaire dans un secteur comme le nôtre où l’on travaille sur le long terme et encore plus précieux dans les périodes compliquées que nous traversons actuellement.

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