Référence mondiale de la selle de luxe et de compétition, Lim Group, à travers sa marque Cwd, équipe aujourd'hui les 6 meilleurs cavaliers mondiaux et la plupart des médaillés olympiques. Une success story fruit d'une stratégie d'innovation révolutionnaire dans un monde fier de ses traditions. Décodage de ce tour de force avec Laurent Duray, créateur et PDG de l'entreprise basée en Dordogne.

Quel est le positionnement de Lim Group ?

Dès la création de l'entreprise, notre volonté était de contribuer à la performance sportive des cavaliers. Nous concevons, fabriquons et distribuons des selles d'équitation sur mesure et haut de gamme, adaptées à la biomécanique du cavalier et du cheval. Pour relever ce défi, nous avons été amenés, dès le départ, à repenser le métier de sellier, traditionnellement orienté sur le travail du cuir. Sur la base de notre proximité avec les sportifs de haut niveau et les dernières recherches scientifiques, nous avons entièrement repris la conception de l'arçon et de la selle pour proposer des solutions adaptées à la morphologie du cheval dans l'effort et au geste sportif du cavalier.

Une promesse de performance qui implique une forte dose d'innovation ?

L'innovation est une valeur transversale de l'entreprise. Au niveau de nos produits, il s'agit d'optimisation sur le design de la selle, avec de nouvelles lignes et de nouvelles formes, mais également d'innovations de rupture. Après 7 ans de recherches, nous avons été les premiers, en 2012, à créer des arçons en matériaux composites (kevlar, carbone, fibre de verre) qui offrent des propriétés mécaniques inédites. En 2017, nous avons lancé la première selle connectée, avec une batterie, des composants électroniques intégrés (accéléromètre, gyroscope, vidéo.) qui permettent aux cavaliers d'analyser avec précision la locomotion du cheval tout au long du parcours. Ces données très fines offrent au couple cavalier-cheval des axes de progression pour mieux travailler à l'entraînement. Pour les solutions de demain, nous nous appuyons sur une équipe de R&D intégrée de 11 personnes, comprenant des docteurs en biomécanique équine et humaine, et les travaux du laboratoire que nous avons créé avec l'École Vétérinaire de Maisons-Alfort sous l'égide de l'ANR.

Comment ces innovations ont-elles été accueillies dans le monde de l'équitation, réputé pour son attachement à la tradition ?

Le secteur était mûr pour une révolution technologique, telle que vécue dans le tennis ou la voile quelques années plus tôt. La performance de nos produits et les premiers résultats sportifs ont rapidement convaincu nos interlocuteurs. Tout comme la sincérité de notre démarche. La plupart des nos collaborateurs sont eux-mêmes cavaliers. Dans ce milieu de passion, c'est un atout décisif. On parle le même langage et on partage les mêmes objectifs.

Cette démarche de rupture dépasse la conception des produits.

Oui. Elle se retrouve également dans notre modèle économique qui vise à intégrer l'ensemble de la chaîne de valeur. Je le rappelle, nous avons fait le choix d'être à la fois concepteur, fabricant et distributeur de nos selles. Cela permet une parfaite maîtrise de la qualité de nos produits, à commencer par celle des peaux que nous utilisons. Cette approche nous garantit surtout un contact direct, sans intermédiaire, avec nos clients finaux. Nous réalisons chaque année 3 500 jours d'exposition sur les manifestations sportives puis nous déplaçons sur tous les lieux de pratique de l'équitation pour faire essayer nos selles. En dehors de quelques marques de luxe, ce modèle verticalisé est très rare.

Quel rôle jouent vos partenaires investisseurs dans cette stratégie ?

Nous menons une stratégie au long cours qu'il s'agisse d'innovation ou de développement international. Nous avons donc fait le choix de travailler avec des partenaires, Crédit Mutuel Equity (ex CM-CIC Investissement), qui partagent notre vision à long terme. Au-delà de l'apport en capital, nous tenions également à être accompagnés dans notre démarche de structuration indispensable pour passer du statut de PME à celui d'ETI mondialisée.

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