Avec 5 établissements et près de 1 000 salariés, le groupe des Hôpitaux Privés du Littoral est l'un des principaux acteurs de la santé du Pas-de-Calais. Fils du fondateur, Olivier Verriez est aujourd'hui à la tête de cette entreprise indépendante. Du process de transmission au positionnement face aux groupes nationaux, il expose les défis à relever par une entreprise familiale.

Comment est né HPL ?

Dans les années 80, mon père Gérard Verriez, chirurgien orthopédiste, s'est associé avec quelques collègues pour reprendre les autorisations de la clinique de Boulogne-sur-Mer dans laquelle il exerçait. En 1981, après avoir racheté les parts de ses partenaires, il a fait le choix de transférer l'établissement sur un tout nouveau site en créant la Polyclinique de la Côte d'Opale, site qui a également accueilli la clinique de la Sainte Famille au début des années 1990. Il a alors procédé à de gros travaux d'agrandissement et élargi l'offre médicale à la médecine et l'obstétrique. Au début des années 2000, l'établissement, rebaptisé Centre MCO (pour Médical-Chirurgical-Obstétrical), a accueilli la quasi totalité des cabinets de médecine et de spécialités situés en ville au sein d'une grande maison de consultation.

Époque à laquelle vous avez rejoint l'entreprise ?

Oui. Après des études d'économie de la Santé à Dauphine et une première expérience de trois ans dans une clinique de la Marne, j'ai intégré la société familiale en 2002. Ma mission était de m'appuyer sur mes compétences juridiques et de gestion pour développer le groupe. C'est ainsi que nous avons racheté et fusionné les 2 cliniques de Calais dans de nouveaux locaux pour créer la Clinique des 2 Caps en 2006. Peu après, mon père a émis le souhait de prendre sa retraite. J'ai alors entamé des discussions avec mes deux sœurs qui ne souhaitaient pas reprendre les rênes du groupe. L'opération s'est finalisée en 2011 dans le cadre d'un LBO financé par de la dette bancaire et l'ouverture du capital. L'idée était pour nous de garder une marge de manœuvre pour d'éventuelles opérations de croissance externe tout en nous adossant à un partenaire capable de nous conseiller en matière d'ingénierie financière. Des investissements immobiliers au rachat de cliniques, notre activité est en effet très capitalistique. Notre choix s'est porté sur Crédit Mutuel Equity (ex CM-CIC Investissement) dont la vision à long terme correspondait à notre philosophie. C'est à cette époque que le groupe a pris le nom d'HPL, Hôpitaux Privés du Littoral.

Quels sont les atouts de votre statut d'entreprise familiale face aux grands groupes nationaux qui dominent le marché ?

C'est notre implantation locale qui fait notre force. Grâce à notre connaissance fine de notre territoire, nous sommes en mesure d'offrir une offre complète, réellement adaptée aux besoins spécifiques des habitants du Pas-de-Calais tout en réalisant d'importantes économies d'échelle. Cela nous permet de maintenir un niveau de qualité élevé. A la différence d'un grand groupe, nous sommes également très proches de nos collaborateurs. Autant de facteurs qui renforcent notre attractivité auprès des praticiens alors que notre région n'est pas la destination favorite des médecins. Animés par une vision de long terme, nous nous donnons les moyens d'investir de façon récurrente dans l'innovation et l'amélioration continue des conditions de travail.

Cette logique de proximité n'est pas une limite à votre développement ?

Non, car nous ciblons tout particulièrement des entreprises familiales ou indépendantes, qui partagent nos valeurs d'excellence et cultivent cette proximité avec leur territoire. Elles sont encore nombreuses en France. Si ces entreprises décident d'intégrer un groupe, on peut imaginer qu'elles préfèreront rejoindre un partenaire qui leur ressemble et s'inscrire dans le long terme. C'est notamment le cas du groupe de cliniques de l'Artois que nous avons racheté en 2015 et qui nous a permis d'augmenter notre chiffre d'affaires de 68%. Nous réfléchissons activement à de nouveaux rapprochements.

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