Exploitant une technologie révolutionnaire développée par Soitec et le CEA-LETI, Exagan place la France et l'Europe à la pointe du marché mondial des composants électroniques de nouvelle génération. Gros plan sur un futur acteur industriel mondial, avec Fréderic Dupont et Fabrice Letertre, co-fondateurs de la start-up en 2014.

Quelle est la technologie aujourd'hui développée par Exagan ?

Nous utilisons un matériau révolutionnaire, le nitrure de galium (GaN), pour fabriquer une nouvelle génération de transistors de puissance, dix fois plus performants que les transistors à base de silicium, aujourd'hui utilisés dans le monde de l'électronique. Cette innovation va permettre de miniaturiser les alimentations électriques tout en les rendant plus efficaces et moins énergivores. Parmi les applications les plus parlantes, on peut citer les chargeurs de téléphones, d'ordinateurs, de télévisions ou les chargeurs de voitures électriques. Cette technologie pourra également équiper les Data Centers qui font aujourd'hui face à de gros enjeux en matière de consommation énergétique. Notre ambition est d'amener l'ensemble des convertisseurs électriques à des niveaux d'efficacité proches de 99%.

Qui est à l'origine de cette innovation ?

Les propriétés du nitrure de galium sont connues depuis longtemps puisqu'il s'agit du matériau utilisé dans la fabrication des ampoules LED. Au début des années 2000, les équipes du CNRS ont découvert comment déposer ce nitrure de galium sur des plaquettes de silicium pour la réalisation de transistors. Par la suite, la technologie a été développée conjointement par le LETI (le laboratoire d'électronique du CEA) et Soitec, leader mondial des matériaux semi-conducteurs innovants.

Où en est aujourd'hui le développement ?

En 2014, Exagan, spin-off de Soitec et du CEA, a été créé pour industrialiser et commercialiser la technologie GaN sur Silicium. Après une première étape de démonstration de faisabilité de ces transistors, nous avons conclu différents partenariats industriels. À Grenoble, nous produisons ces plaques de GaN au sein de notre salle blanche, grâce à un savoir-faire unique. Elles sont ensuite gravées en Allemagne chez le fabricant de semi-conducteurs X-Fab. Après une étape de découpage des puces et intégration dans les boîtiers, les transistors reviennent à Toulouse pour être testés avec l'appui de Tüv Nord, leader des certifications dans l'automobile et l'aéronautique. Nous travaillons désormais à la mise en place de la structure commerciale qui va nous permettre de déployer une force de vente et un support client à l'échelle internationale. Nous sommes aujourd'hui dans une phase de contractualisation très avancée avec plusieurs leaders de l'électronique grand public, de l'automobile et du contrôle industriel.

Par qui cette montée en puissance est-elle financée ?

En complément des aides à l'innovation dont nous avons pu bénéficier, nous avons fait une première levée de fonds en 2015 auprès de nos actionnaires historiques, ainsi qu'auprès d'investisseurs rompus aux problématiques d'innovation technologique. Parmi ceux-ci, Crédit Mutuel Innovation (ex CM-CIC Innovation), spécialiste du domaine, partage nos valeurs entrepreneuriales et nous accompagne dans notre ambition et notre développement. Nous prévoyons un deuxième tour de table en 2018 afin de soutenir les investissements nécessaires pour la phase de mise sur le marché.

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