Créée en 2012, la start-up Cook Angels est l'un des leaders des « box à cuisiner ». Un service accessible partout en France et aujourd'hui en plein développement. L'entreprise affiche depuis plusieurs années une croissance à 3 chiffres. Zoom sur un fleuron de la Foodtech avec ses deux créatrices : Joy Solal&Charlotte Sieradzk.

Comment est né le concept de Cook Angels ?

Charlotte Sieradzki : Nous sommes tout simplement parties d'un besoin personnel qui, à l'époque de la création de Cook Angels en 2012, n'était satisfait par aucun service : celui de manger sainement, équilibré, avec des plats faits maison... au quotidien. En semaine, une personne active a rarement le temps de trouver une idée de recette, de faire les courses et de cuisiner quand elle rentre chez elle. Cook Angels a donc été parmi les premiers à proposer un système d'abonnement qui permet de recevoir chez soi, deux à trois fois par semaine, tous les ingrédients permettant de se préparer un bon petit plat en moins d'une demi-heure. En 5 ans, nous avons livré plus de 500 000 plats avec un taux de fidélisation élevé (30% après 24 mois de service). Un indicateur-clé dans la Foodtech.

Comment se démarquer dans un secteur très concurrentiel ?

Joy Solal : Le marché de la livraison alimentaire à domicile est très actif et nous évoluons effectivement dans un environnement assez concurrentiel. Nous voyons cela plutôt comme une chance, car cela permet de faire connaître ce nouveau concept au plus grand nombre. Dans cet environnement, nous nous distinguons par notre capacité à prendre en compte les besoins réels de nos clients et à leur faciliter la vie. Nous sommes ainsi les seuls à livrer des ingrédients « prêts à cuisiner », qui ne nécessitent aucun épluchage ou aucune coupe. Nous avons également fait le choix de limiter l'abonnement à 2 ou 3 plats par semaine. Nous savons qu'au-delà, les consommateurs n'utilisent pas tous les kits. Les gens n'aimant pas jeter ou gaspiller, le service se transforme alors en contrainte. Le contraire de notre philosophie. Nous nous inscrivons également dans une démarche qualité très exigeante en ce qui concerne le sourcing de nos ingrédients. Notre cahier des charges est très précis et nous privilégions les circuits courts.

Comment faites-vous évoluer votre offre ?

Charlotte Sieradzki : Vous l'avez compris, notre démarche est très centrée sur le client. Nous sommes en permanence à l'écoute des remarques et des suggestions de nos abonnés. Nous avons ainsi élargi à 5 le nombre de recettes proposées chaque semaine, pour offrir un vrai choix, avec la possibilité de sélectionner ses préférences (vegan, sans gluten, sans lactose). Nous ne gardons également que les recettes ayant obtenu un taux de satisfaction supérieur à 80% (300 par an). Nous proposons aussi de plus en plus de plats « familiaux » et nos abonnés bénéficient d'une offre de produits complémentaires (entrée, desserts, packs petit-déjeuner ou apéritif, panier de fruits frais) qui leur permet de faire un minimum de courses. Dans cet esprit facilitateur, nous venons de lancer une version plus ergonomique de notre site et une application mobile sera disponible début 2019.

Vous venez de vous rapprocher d'un grand groupe alimentaire. Une nécessité pour poursuivre votre développement ?

Joy Solal : Oui, mais l'entrée du groupe Norac au capital de Cook Angels va au-delà d'un apport de fonds. Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins, le passage du stade « artisanal » au stade industriel. Un changement d'échelle toujours crucial pour les start-up. Dans un contexte très concurrentiel, nous n'avons pas le temps de faire des erreurs et les équipes de Norac nous apportent une expertise indispensable pour accélérer sereinement notre développement. Un apport réciproque car de notre côté, nous offrons un retour d'expérience sur le canal digital. Il s'agit d'un partenariat naturel car nous partageons une vision commune du consommateur et une même conviction : on ne doit pas avoir à choisir entre manger/cuisiner vite et manger bien.

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