Référence des équipements destinés à l'aménagement de la maison et du jardin, le groupe Burger s'est lancé en 2011 sur le marché des maisons à ossature bois. Un nouveau chapitre qui illustre le sens de l'adaptation et la capacité à se transformer d'une famille à la tête de l'entreprise depuis 1847. Gros plan sur ce challenge avec Bertrand Burger (5ème génération), PDG du groupe.

Quel est le métier d'origine du groupe Burger ?

L'entreprise a été créée pour fabriquer des pièces en bois pour les industries textiles, puis a élargi son offre avec des emballages et des charpentes. Ces débouchés traditionnels ont été touchés de plein fouet par la crise au début des années 1980. L'entreprise a alors pris un virage radical et s'est reconvertie dans les kits d'équipements en bois (abris, balustrades, clôtures...) pour l'aménagement de la maison et du jardin. Les grandes enseignes de bricolage et les jardineries étaient alors en plein essor. Nous sommes aujourd'hui le leader français sur ces marchés.

Pourquoi vous positionnez-vous aujourd'hui sur le marché de la maison ossature bois ?

Nous avons initié cette démarche en 2010. Il s'agissait pour nous de trouver un nouveau gisement de croissance afin d'être moins dépendants des évolutions de notre marché traditionnel, très concentré sur le B2B. Notre préférence allait vers une activité BtoC, à condition ne pas entrer en concurrence directe avec nos clients. Nous souhaitions également capitaliser sur nos savoir-faire (charpente, menuiserie) et notre outil de production. Notre choix s'est alors porté sur le marché des maisons à ossature bois, déclinées sous la marque Booa.

Quels étaient vos atouts pour vous faire une place sur ce marché ?

Nous savions que notre démarche industrielle, rare dans ce domaine, pouvait faire la différence dans le secteur de la construction en bois, où la qualité et la finition sont des facteurs-clés du succès. Grâce à notre expérience des aménagements extérieurs, nous avons également une connaissance assez fine des goûts des consommateurs. Depuis 10 ans, ceux-ci s'orientent massivement vers un esprit design et déco. Nous avons donc fait le choix de ne proposer que des maisons à toit plat, de style contemporain. Aujourd'hui, nous fabriquons une maison par jour et réalisons 35% du chiffre d'affaires du groupe sur cette activité, dont nous sommes les leaders en Alsace.

Vous envisagez aujourd'hui de passer à la vitesse supérieure ?

Nous ambitionnons de devenir les leaders français du marché des maisons à ossature bois, avec d'ici 5 ans, une production de 1 000 maisons par an. Pour cela, nous avons décidé de configurer, dès maintenant, notre outil industriel pour adapter notre capacité de production à ce volume. Ainsi, dès janvier 2019, toute la fabrication sera transférée sur une usine de 10 000 m2, à Châtenois dans le Bas Rhin. Dans un premier temps, nous continuerons à y réaliser le premier œuvre (cloisons, charpentes) mais nous prévoyons également d'y réaliser les opérations de second œuvre (aménagements intérieurs), aujourd'hui sous-traitées. Une grande première qui nous permettra d'offrir un rapport qualité / prix inégalé sur le marché.

En parallèle, nous développons notre implantation géographique. Par le biais de partenaires, qui commercialisent et installent nos maisons, nous sommes aujourd'hui présents dans 8 départements. Ils devraient être deux fois plus nombreux en 2019 avec l'objectif de couvrir l'intégralité du territoire français à terme.

Vous n'abandonnez pas pour autant votre activité traditionnelle

Non. Les aménagements extérieurs restent notre principale activité. Aujourd'hui leader français, nous visons la première place européenne. L'espace libéré par les ateliers de maison bois vont nous permettre de diversifier notre production, avec la fabrication de composants en métal, en aluminium et demain en plastique. Ce sont aujourd'hui mes deux enfants qui dirigent ce pôle historique. Comme le dit l'un d'entre eux, je me concentre quant à moi sur le développement de la « start up », notre activité de maisons à ossature bois.

Quel rôle jouent vos partenaires financiers dans toutes ces évolutions ?

Ils nous font confiance et nous épaulent dans le développement et la diversification de nos activités. Les investissements très importants qu'implique cette stratégie industrielle ambitieuse leur demandent des sacrifices sur les dividendes à court terme. Mais comme nous, Crédit Mutuel Equity (ex CM-CIC Investissement) - qui a la particularité d'investir ses propres capitaux - s'inscrit dans une logique de développement à long terme qui garantit la pérennité du groupe.

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