Philippe Trévisan

Situé à Verdun, Berni était à l'origine spécialisé dans la production de charcuterie italienne pour les familles d'origine transalpine, nombreuses en Lorraine. 60 ans plus tard, sa gamme élargie aux produits du terroir et au chorizo est référencée dans la plupart des grandes surfaces françaises. et dans plus de 15 pays. à la tête de l'entreprise depuis 2004, Philipe Trévisan nous parle des nouveaux défis à relever sur un marché en pleine mutation.

En plus de 60 ans, comment l'activité de Berni a-t-elle évolué ?

Philippe Trévisan : L'entreprise a été créée en 1954 à Loisey, près de Bar-le-Duc, par Fernand Berni, un entrepreneur d'origine italienne. Spécialisée dans la charcuterie italienne, la société a progressivement élargi sa production aux charcuteries françaises distribuées auprès de grossistes, dans la restauration hors foyer, dans l'industrie agro-alimentaire et bien entendu auprès des grandes et moyennes surfaces. Ce développement nous a amené à déménager à Verdun en 1986, sur un site plus grand et plus moderne. En 1992, grâce à une opération de croissance externe, nous avons élargi notre gamme avec le chorizo qui est rapidement devenu l'un de nos produits phares. En 2000, la construction d'un atelier de tranchage a également été un important relais de croissance qui nous a permis de proposer des barquettes de produits prêtes à l'emploi. à cette époque l'activité MDD (marque de distributeur) est devenue très largement dominante.

Comment votre entreprise s'est-elle adaptée à la baisse de consommation de charcuterie, très sensible depuis quelques années ?

P.T. : Nous nous réorientons progressivement vers de nouveaux secteurs plus porteurs, comme les produits du terroir, plus qualitatifs, et le snacking, comme les French Sticks (les mini-bâtonnets sans boyau) que nous avons lancés en 2010. En collaboration avec les élèves ingénieurs de l'ENSIA de Nancy, notre équipe R&D développe également des charcuteries à base de protéines végétales. En parallèle, nous travaillons à la constitution de marques propres, pour sortir de la logique de volume que nous impose la stratégie MDD.

Êtes-vous présents à l'international ?

P.T. : Dès 1973, nous avons initié une stratégie export d'abord sur le marché allemand puis dans les pays limitrophes. En 1979, nous nous sommes positionnés au Moyen-Orient et au Maghreb, en commençant par le Liban, avec des produits halal et des produits traditionnels pour les consommateurs européens fréquentant les zones touristiques. Depuis peu, nous visons les marchés canadiens et asiatiques (Corée du Sud, Hong Kong) qui apprécient particulièrement la charcuterie française. Aujourd'hui, nous ne réalisons que 10 % de notre chiffre d'affaires à l'export, mais c'est pour nous un axe très fort de développement.

Peut-on encore parler d'entreprise familiale ?

P.T. : Oui, même s'il ne s'agit plus de la famille Berni mais de la famille Trévisan. Mon père Daniel a intégré l'entreprise en 1973 en tant que directeur du site industriel. à la faveur des nombreuses évolutions de l'actionnariat qui se sont déroulées dans les années 90, il est progressivement monté au capital. Après avoir créé une société de négoce alimentaire, j'ai rejoint mon père en 2001 en tant que directeur commercial pour devenir Président en 2004. Et la saga est bien partie pour continuer avec une troisième génération car ma fille aînée a intégré Berni au 1er janvier 2018, pour prendre en charge l'international.

Quel rôle Crédit Mutuel Equity joue-t-il à vos côtés ?

P.T. : Crédit Mutuel Equity (ex CM-CIC Investissement) accompagne l'entreprise depuis près de 30 ans. Une longévité rare dans le monde des investisseurs. Leurs équipes nous ont bien sûr accompagnés dans les phases de réorganisation du capital, mais elles ont également été présentes dans le cadre des nouvelles orientations stratégiques amorcées puis 5 ans.

Regard de partenaire

photo de Romain Peiffer

Voici bientôt 30 ans que Crédit Mutuel Equity accompagne Berni. Notre partenariat a débuté à la fin des années 80, à l'occasion de la constitution d'un groupe de sociétés du secteur de l'agro-alimentaire, dont Berni était une composante. À cette époque, Daniel Trévisan, le père de l'actuel dirigeant, n'avait qu'une position minoritaire au capital, mais était déjà le principal animateur et l'artisan du développement de Berni. C'est donc tout naturellement qu'en 1997, au moment du débouclage de cette première opération, nous avons souhaité l'accompagner dans la prise de contrôle de la société.

En 2003, Daniel Trévisan passe le relais à son fils, Philippe. Arrivé dans l'entreprise début 2002, il en prend ainsi la direction opérationnelle et fait son entrée au capital. En 2008, à l'occasion d'une nouvelle opération, il en deviendra l'actionnaire majoritaire. Crédit Mutuel Equity participera à chacune de ces évolutions capitalistiques.

Ainsi, sous l'impulsion de la famille Trévisan, le Groupe s'est développé, en passant d'un CA de 9 M€ en 1997 à plus de 20 M€ aujourd'hui. Et, au moment où une nouvelle génération va faire ses premiers pas dans l'entreprise, Crédit Mutuel Equity continue d'accompagner Berni dans ses principaux défis : l'évolution des produits pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et le développement à l'international.

Actionnaire à valeur ajoutée, Crédit Mutuel Equity s'appuiera sur son réseau international et mettra à disposition tous ses outils pour accélérer le développement de l'entreprise hors de France.

20 M€ de chiffre d'affaires

4000 tonnes de charcuterie
produites par an

100 employés

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